Paul Schweitzer du Centre d’études techniques apicoles de Guénange en Moselle (Cetam), une association qui analyse 3000 échantillons par an, et déniche les faux miels des industriels et fabricants qui trichent pour coller à la législation européenne et au fameux décret de 2003.
Résultat de ces analyses, plus de 30% des miels bas prix, dont la provenance reste très douteuse, sont des faux miels, même si ces faux miels ne sont pas dangereux pour la santé, le consommateur est trompé.
Comment faire pour choisir un bon miel ?
Première chose, éviter les bas prix, cherchez un apiculteur du coin ou vous pourrez visiter ses ruches et voir ses abeilles, ainsi que les conditions dans lesquelles le miel est récolté.
Si vous n’avez pas les moyens de vous rendre en campagne car vous vivez dans un grand centre urbain, vous avez peut-être des producteurs locaux qui viennent sur des marchés pas loin de chez vous. Posez des questions et vérifiez les étiquettes des pots de miel, ils doivent mentionner obligatoirement « Récolté en France – Mis en pot par l’apiculteur »
Quels sont les moyens pour tester le miel ?
Dans le cas d’ajout de sucre et d’eau dans le miel, celui-ci peut présenter un dépôt granuleux au fond du pot. Pour tester si du sucre a été additionné, chauffer une cuillerée de miel avec un briquet. Si le contenu de la cuillerée se cristallise, le miel a été trafiqué avec du sucre. Même chose s’il se cristallise au réfrigérateur. Le miel frelaté avec de l’eau peut aussi être reconnu avec une autre méthode ; trempez une allumette dans du miel, puis frottez la, si elle ne s’allume pas c’est que le miel contient de l’eau.
Et le miel bio, une arnaque aussi ?
Le miel Bio est plus une utopie qu’une réalité, si certaines zones géographique permettent plus aisément l’obtention d’un classement en miel bio, dans la grosse majorité des cas ce sera une course entre classement et déclassement, l’apiculteur devra sans cesse transhumer ses ruches pour pouvoir rentrer dans le cahier des charges. N’oublions pas que les abeilles butinent ou bon leur semble dans un rayon moyen de 4 à 5 km autour de la ruche. Il faudra donc que l’apiculteur surveille constamment que dans ce rayon tout soit bio, sinon son miel sera déclassé par les organismes certificateurs, en particulier si du pollen de colza est détecté dans son miel…
Les consommateurs se posent souvent la question de la réalité « biologique » du nectar récolté, mais ce qu’ils oublient c’est que pour produire du miel, l’apiculteur élève ses colonies. Les apiculteurs sont des agriculteurs avant tout, et certains n’hésitent pas à bourrer leurs ruches d’antibiotique chimique. D’autres vont également gaver leurs colonies d’abeilles avec du sirop de glucose, d’autres encore récoltent leur miel en appliquant un linge imbibé de benzène comme répulsif pour faciliter la récolte.
Mais si certains visent une production intensive, la grande majorité des petits apiculteurs offrent une production de qualité…